Au désarroi causé par la haine assassine a répondu, dimanche, le murmure d’une foule encore meurtrie, entassée, solidaire, se mouvant lentement dans les rues de France pour dire des choses qui rassemblent.
Dans chacun des cœurs, à parts inégales, se bousculent la compassion, la révulsion, la révolte et, pour quelques uns déjà, les questions constructives visant à maîtriser les élans destructeurs.
Si les moments terribles que nous venons de vivre nous ont, un moment, cloués, il nous faut nous relever, comprendre et accepter que chacun est la goutte d'eau, ce presque-rien indispensable à l’océan, capable de choisir et de s’engager pour la vie ou de décider de son anéantissement.
Est-on conscient de la puissance qui est en nous ? Ignorons-nous, ou voulons-nous ignorer qu’elle nous rend responsables ? Ne fermons pas les yeux sur ce qui est entre nos mains.
De toutes les menaces qui nous convoquent j’en retiens deux qui m’apparaissent susciter des initiatives qui pourraient être décisives. Ces deux menaces sont la métastase du djihadisme, et la montée de l’islamophobie. Ces deux fléaux sont marqués de l’ignorance, l’ignorance d’une religion que prennent comme alibi des voyous qui la méconnaissent totalement, et qui reçoit l’injurieuse critique de va-t’en-guerre aveugles.
Savoir sans réfléchir est vain. Mais le contraire est dangereux. Retenons la synthèse forte de la déclaration du Président français de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix,