Où sont les femmes… dans l’Évangile ?

Pour Edwige, Marie, Marie-France, Géraldine, Ingrid, Anita, Pauline, Dominique, Véronique, Odile, Marie-Jo, etc.

   La mission des femmes commence lorsque le Christ ordonne à Marie : « Va trouver mes frères et dis-leur… » (Jn 20). Selon Matthieu, Jésus leur commande expressément de vaincre leurs peurs et d’accomplir leur mission. « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée ; c’est là qu’ils me verront » (Mt 28, 10.

Plus tard, au début du IIIe siècle, saint Hippolyte de Rome se souvint de ce texte, lui qui écrivait en un temps de persécutions où les chrétiennes tenaient héroïquement leur rôle de résistantes jusqu’au martyre : « Le Christ vient à leur rencontre, dit-il, et il les envoie pour que les femmes soient les apôtres du Christ. » (cf. Les Cahiers supplément évangile, 2006). « Les femmes, ajoute-t-il, furent « apôtres des apôtres ».

Furent-elles reçues comme telles ?

Au puits de Sichar, déjà, les apôtres n’avaient pas compris l’enjeu du dialogue entre le Christ et la Samaritaine. « Ils furent surpris, raconte Jean, de le voir parler à une femme. » « Aucun, ajoute Jean, ne lui dit « Que lui demandes-tu ? » ou « Pourquoi parles-tu avec elle ? » (Jn 4, 27). Pourquoi ce silence ? Plus tard, saint Jean Chrysostome prétendra qu’il y a là du respect. Le texte est plus trivial. Avec réalisme, l’évangéliste Jean montre plutôt les apôtres préoccupés de leur estomac vide : « Rabbi, viens manger… » On peut penser que les apôtres n’ont simplement pas imaginé que le dialogue entre Jésus et la femme pût avoir un sens.

Au lendemain de la Résurrection, de même, les apôtres réfutent d’abord le témoignage de Marie-Madeleine et des femmes : « ces propos leur semblèrent du radotage et ils ne les crurent pas… » (Lc 24, 11).

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