Questions sur l’herméneutique en théologie

Pour l'ami Paul Marco

   Paul Ricœur a montré que le texte transforme le lecteur. “Se comprendre, écrivait Ricœur, c’est se comprendre devant le texte et recevoir de lui les conditions d’un soi autre que le moi qui vient à la lecture”. Autrement dit, le texte m’introduit en quelque sorte à une conversion. Qu’en est-il du rapport entre la vérité et l’histoire ? (1). Les récits historiques sont passés au crible de la critique textuelle, herméneutique, permettant d’accéder à une vérité signifiante plus importante que le support historique. “Il faut en passer par la démythologisation des mythes bibliques [...] pour découvrir une vérité impossible à dire d’un simple point de vue scientifique ou philosophique, une vérité impossible à transmettre sans le secours, le détour du symbole et du mythe” dit P. Ricœur.
Le mythe est nécessaire. La démythologisation a donc pour fonction une certaine purification de la foi, ramenée à son noyau essentiel, par la dure ascèse des conclusions du savoir scientifique.

Lire l’Écriture c’est en effet s’exposer à être changé, dans la tension entre la portée historique et la portée symbolique du texte. Comment maintenir la fidélité à une tradition et proposer de nouvelles interprétations de l’Écriture qui fonde la tradition ? La transmission de la foi s’organise toujours selon une réinterprétation créatrice d’un Événement —la Résurrection, par exemple— qui est toujours un Événement actuel. Créatrice, certes, la fidélité n’en est pas moins tenue, pour subsister, de respecter l’interaction constante de la foi et de l’histoire.

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