La philosophie sous les Césars

   Ceux qu’on vénère dans l’empire, et particulièrement à Rome ce sont les orateurs, les rhéteurs. Comme s’ils avaient reçu “le don le plus précieux des dieux”. Il n’est donc pas étonnant que ce soit les sophistes qui les attirent, ces beaux parleurs qui démontrent successivement le pour et le contre avec la même aisance. Les sceptiques ne manquent pas d’adeptes. Mais ce sont les stoïciens qui constituent un modèle pour ces gens que l’étendue du pouvoir romain dote désormais d’une mission civilisatrice.

Le premier intermédiaire entre la philosophie grecque et le monde romain, c’est Cicéron. Cet homme politique né plus d’un siècle avant J.C. et mort en 43, l’année qui a suivi la mort de César, sera lu par Saint-Augustin qui lui devra les éléments de sa formation fondamentale et par Saint-Jérôme. Les traductions des écrits de Cicéron servirent aux lettrés jusqu’à la fin de l’Empire romain.

Quelle idée de la religion les Romains véhiculent-ils ? Le Grec Épicure (341-270), dont St Jérôme parlera comme d’un malade mental, n’avait pas de mot assez fort pour dénoncer le poison de la religion, à l’origine de tous les maux. Le Romain Lucrèce (98 - 55), lui, en parle comme d’un ensemble de coutumes, de légendes et de peurs, qui se renforcent mutuellement, et écrasent le faible esprit humain.

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