Pour Suzanne Zahredine, fraternellement

   Palmyre n’était jadis qu’un site de regroupement de nomades. Elle entra dans l’empire romain en l’an 19. La Syrie est ramenée au statut de province de l’empire. Palmyre connaît alors son véritable développement. S’érige au début du 1er siècle un monument construit en pierre qui sera le sanctuaire de Bêl. Palmyre s’agrandit progressivement à partir de 32 jusqu'au deuxième siècle avec l'achèvement de la construction du dernier portique à l’Ouest. Autour du sanctuaire de la cité se regroupent les tribus de la ville.

À côté de ce sanctuaire d'autres sont mentionnés ou connus par l’archéologie. Tous étaient liés à une tribu de la ville.

Sur les colonnes des portiques sont concentrés des témoignages évoquant le trafic caravanier. Les caravanes revenaient des comptoirs de l’Euphrate, du golfe persique et même de la vallée de l’Indus, rapportant des produits de luxe qui firent la richesse des notables de la ville.

Une taxe municipale prélevée sur ses produits à l'entrée de la ville contribua à son embellissement. Au IIe siècle un projet de construction vit le jour, d'une grande voie à colonnade reliant la large voie dite « colonnade transversale » au sanctuaire de Bêl. Au troisième siècle une nouvelle expansion fut favorisée par la construction du théâtre et un bâtiment thermal.

Ce qui fit la célébrité de Palmyre ce sont ses tours abritant des tombeaux, visibles dans les nécropoles entourant la ville.

Au troisième siècle le commerce rencontra des difficultés, dues à l'arrivée au pouvoir en Iran d'une nouvelle dynastie, celle des Perses Sassanides, agressifs vis-à-vis de l'empire romain et de ses provinces orientales. L'empire romain en fut affaibli et ne doit son salut en Orient qu’à l’action d’Odainat, un prince de Palmyre qui réussit à écraser les Perses et à sauver l’intégralité de l’empire romain.

Odainat mort sa veuve Zénobie assuma le pouvoir et se proclama Augustus, tentant d’accéder ainsi au pouvoir impérial romain. Mais Aurélien, le nouvel empereur, personnalité énergique et soldat de valeur mit rapidement fin à cette tentative de partage du pouvoir impérial. Il restaura l’unité dès 272. Palmyre perdit ses avantages et vers 300 fut réduite dans ses murs et devint une ville de frontière et de garnison romaine. Toute activité commerciale lui fut retirée et une douane d’empire fut installée au nord de Palmyre.

À l'époque byzantine Palmyre connut encore une certaine importance comme siège épiscopal. L'arrivée de l’islam au septième siècle ne laissa transparaître aucun changement important. Ce n'est qu’au neuvième siècle qu'elle sera largement vidée de sa population.

 

 

Gérard Leroy, le 12 novembre 2022