Pour Emma, ma filleule, que j'embrasse,

   David fit le choix de faire de Jérusalem la capitale de son royaume, pour des raisons politiques autant que religieuses. Des montagnes entouraient cette forteresse naturelle au dessus du Cédron. David n’hésita pas à bâtir sur ce lieu inexpugnable un système de remparts, de tours, de fortifications. La ville devint le centre politique du royaume d’Israël qui s’étendait alors de la Mer Rouge jusqu’à l’Euphrate, de la Méditerranée à la Transjordanie.

David prit l’initiative de transférer l’Arche d’Alliance à Jérusalem. L’Arche reposait jadis au sanctuaire de Silo, en Samarie détruite par les Philistins en 1050 BC. C’est alors que David s’empara de Jérusalem qui devint la « Cité de David » où l’on dressa une tente pour recevoir l'Arche de Dieu. Tout le peuple se rassembla pour accompagner l'Arche jusqu’à la place qu'on lui avait réservée. David, vêtu d’un pagne de lin, dansait devant l’arche tandis qu’on la portait vers la tente (1 Ch 15, 1-29), l’abri qu’on destinait à Yavhé. David, lui, habitait une maison de cèdre (2 S 7, 2). David dessina alors les plans d’un Temple et en régla le culte selon la vision qu’avait reçue Moise au Sinaï (2 Ch 8, 13).

Salomon succéda à David. Les grands chefs d’entreprise de Palestine fondèrent des comptoirs, des usines et des industries. L’agriculture devint plus intensive. Le pays jouissait d’une grande prospérité. Jérusalem devint la cité-État des Hébreux.

Salomon entreprit, v. 959 BC, de fortifier Jérusalem et les villes de garnison (1 R 9, 15-19), de construire son Palais, et un Temple qu’il ferait ériger au sommet du Mont Moryah. La main-d’œuvre était considérable. Salomon disposait des esclaves de son usine d’Éçyôn Gébèr, un port sur la Mer Rouge en bordure du Golfe d’Aqaba. Les conditions de travail dans les mines et la fonderie d’Éçyôn Gébèr étaient si pénibles qu’elles causaient une effroyable mortalité. Le fer allait servir à la fabrication des outils nécessaires au creusement des citernes et aux travaux de la terre.

Les esclaves de Salomon étaient associés aux esclaves de Tyr (1 R 9, 27), dont le roi était un allié de Salomon. Dans tout Israël (1 R 5, 27) Salomon leva pour une « corvée servile » 30000 ouvriers, dont 10000 allaient à tour de rôle au Liban chercher le bois que coupaient les bûcherons du roi de Tyr (1 R 5, 20, 23, 27-28). 70000 porteurs et 80000 carriers travaillaient à Jérusalem avec les maçons et les charpentiers (1 R 5, 29-32).

Le Temple, rectangulaire, de 30 mètres sur 10, était construit en pierres et décoré de bois de cèdre. C’est en son cœur qu’a été déposé l’Arche d’Alliance que seul le grand-prêtre du Sanhédrin a le privilège d’approcher, une fois par an.

Les Jérusalémites se nourrissaient de blé, d’orge, et autres céréales, de grenades, de dattes, et de la viande de leur bétail. La difficulté était dans l’épandage de la terre sur le roc stérile. Des terrasses étaient donc bâties sur des pentes abruptes.

Pendant les 40 années de son règne Salomon enrichit la ville. Jérusalem qui s’étendait jadis sur 3 hectares, passera de 14 à 24 hectares sous le règne de Salomon, accueillant une population de plusieurs milliers de gens. La politique royale favorisa les pèlerinages et l’ouverture de magasins où se pressaient pèlerins et soldats.

Jérusalem resta la capitale de la Judée après la mort de Salomon. Les conflits entre la Judée et Israël feront le jeu de leurs ennemis.

Gérard Leroy, le 8 octobre 2021