Les fêtes de Printemps dans l'Antiquité juive

Pour Anita Touchot, en hommage amical

   Le printemps commence au mois de Nisan, correspondant à peu près à notre mois d’avril. On l’appelle tequphat Nisan. Deux événements agricoles y sont fêtés : la Pâque et la Pentecôte, celle-ci étant fixée le 50è jour après la pleine lune de Nisan (ou la semaine qui suit, selon les écoles). La Pentecôte est la fête qui marque le commencement de la moisson des blés, presque contemporaine des prémices des figues et s’achevant avec les prémices des vignes (Nb 13, 20).

Le début de l’été, période de la moisson des blés, était propice aux épidémies et les Cananéens pratiquaient des rites en vue d’en retenir le fléau. Ces rites passant pour être proches de la magie, il n’est pas étonnant qu’ils soient critiqués par les prophètes. C’est pourquoi Ezéchiel ignore la fête de Pentecôte dans son rituel des fêtes, avant qu’elle ne s’impose comme fête du don de la Loi et renouvellement de l’alliance.

Deux fêtes n’ayant pas tout à fait le même caractère, Pâque et Azymes, sont célébrés pratiquement à la même date. La Pâque est nocturne et commence le 14 au soir; les azymes durent sept jours, le 7ème jour étant solennel.

La fête des Azymes célèbre la moisson des orges en avril (Ex 9, 31; 2 Sam 21, 9). On mange ce qu’on appelle une maza, c’est-à-dire une grosse crêpe d’orge huilée et arrosée d’un peu d’eau. Au Xè siècle av. J.-C. la moisson des orges désigne le 8è mois d’une année qui a commencé en automne, ce qui l’amène à être célébrée vers avril-mai, juste après la récolte du lin. L’orge est encore en épi tandis que le lin est en fleurs. Lv 23, 10 marque cette fête des Azymes par l’offrande d’une première gerbe à la divinité, et interdit de manger pain, épis grillés et grain nouveau avant ce rite d’offrande, typiquement agricole.

La fête de Pâque qui commence, redisons-le, le soir du 14 nisan, se poursuit jusqu’au matin du 15. C’est le premier mois de l’année selon Exode 2, 12, alors qu’il est considéré comme le 7è mois selon le calendrier de Canaan de l’époque monarchique (à partir de 1000 ans av J.C.). Cette fête est marquée par le sacrifice d’un agneau ou d’un chevreau âgé d’un an (Ex 12, 15).

 

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