Laïcité : confusions, ignorances, et perversions...

Pour mes amis Gilles et Béa

   La laïcité posiitive, remise au goût du jour en 2008, ne suggère pas qu’il y ait une laïcité négative, comme l’a craint hâtivement Caroline Fourest, journaliste au Monde.

Sous le même mot de laïcité sont désignées deux pratiques fort différentes : la laïcité de l'État, d'une part; celle de la société civile, d'autre part.

La première, la laïcité de l’État, se définit par l'abstention.  La Constitution dit bien que “l'Etat ne reconnaît, ni ne subventionne aucun culte”. La liberté religieuse ne va pas sans une abstention de l'État qui, lui, n'a pas de religion. L’état ne “pense” pas, l’État n'est pas religieux, il n’est même pas athée. Il ne serait même pas impropre de dire qu’avec l’État nous sommes en présence d'un agnosticisme institutionnel, auquel la loi de 1905 attribue cependant la charge d’entretien des édifices religieux, qui sont sa propriété.

D’un autre côté, existe une laïcité dynamique, qui est celle de la société civile. C’est cette laïcité dynamique que Paul Ricœur désignait de "positive", et ceci en 1994, c’est-à-dire, notons-le, bien avant que le Président Sarkozy ne reçoive le pape Benoît XVI à Paris en 2008 ! De nombreuses réactions, relevant plus de l’affectivité que de la raison, prétendirent alors qu’accoller un adjectif à la laïcité est un procédé tendancieux qui sous-entendrait qu’existe une "laïcité négative", autrement dit une laïcité irrecevable.

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